Accéder au contenu principal

Hépatite C : quelques conseils

Monothérapie : interféron alpha

Il y a peu de temps, le traitement de l'hépatite C consistait en une monothérapie par l'interféron alpha pendant 6 à 12 mois, un interféron très semblable à celui de l'organisme. Ces interférons sont des protéines fabriquées par les cellules du corps en réaction aux infections virales. Elles stimulent le système immunitaire pour détruire plus rapidement les particules du VHC et diminuent la réplication du virus. L'interféron-alpha est injecté dans la graisse sous-cutanée comme les injections des patients diabétiques.

Ces injections n'entraînent généralement pas de conséquences importantes. Si c'est le cas, il suffit de changer l'endroit de la piqûre. Les effets les plus courants de l'interféron alpha sont les suivants: Symptômes grippaux tels que fièvre, frissons, fatigue, douleurs dans les articulations et les muscles. Le traitement peut également entraîner une diminution de l'appétit, des nausées, vomissements, diarrhées, chute de cheveux modérée ou insomnie. Durant le traitement, certains patients présentent une tendance dépressive, voire une dépression nerveuse profonde. (plusieurs tentatives de suicide ont été observées).

La façon de supporter l'interféron est très variable d'une personne à l'autre. Le plus souvent, des médicaments légers permettent de faire face à certains effets secondaires. L'interféron rebute de nombreux candidats au traitement de par sa mauvaise réputation. Toutefois, il faut savoir que c'est actuellement un composant inévitable dans toutes les études en cours qui permettent d'obtenir une réponse soutenue en terme de disparition de l'A.R.N. viral.

 

Thérapie combinée : interféron alpha et ribavirine

Depuis quelques temps, la ribavirine en association avec l'interféron est devenue le traitement de choix contre l'hépatite C. La ribavirine n'est pas encore enregistrée en Belgique. Elle est cependant disponible dans le cadre de protocoles dans tous les services de gastro-entérologie de Belgique. Il est généralement admis que la thérapie combinée est le meilleur traitement actuel. Des résultats provisoires montrent qu'environ 40% des patients traités guérissent après un traitement de 12 mois. Par guérir, selon les médecins, il faut entendre une chute de la virémie telle que le VHC n'est plus détectable dans le sang six mois au-delà de la fin du traitement. Cela n'exclut nullement que des souches du virus demeurent au niveau du foie, comme "endormies " et qui peuvent se réveiller suite à certains stimuli encore vagues.

La consommation d'alcool est un de ces stimuli par excellence. Même chez certains patients qui, dans le passé, n'ont pas réagi après une monothérapie à l'Interféron-alpha, la thérapie combinée a permis d'obtenir des réponses soutenues, alors que tout espoir semblait perdu. Alors que l'Interféron-alpha est administré par injections sous-cutanées, la Ribavirine se présente sous forme de gellules. Les doses thérapeutiques vont de 3 à 6 gélules, soit de 600 à 1.200 mg en fonction du poids. Sur le plan des effets secondaires, la Ribavirine peut entraîner une anémie qui nécessite des contrôles sanguins réguliers. La Ribavirine est également tératogène, ce qui implique des risques majeurs pour le foetus en cas de grossesse. Ce phénomène existe aussi bien chez l'homme que chez la femme. C'est à ce point toxique, qu'il est interdit d'envisager une grossesse pendant un traitement à la Ribavirine et encore 6 mois au-delà. Par sécurité, le GAIPH conseille d'attendre 1 an avant d'envisager une grossesse afin d'éviter tout risque.

 

Nouveaux développements

La science se développe et fait de nombreux progrès dans tous les domaines, y compris dans celui de l'hépatite C. A ce titre, nous vous ramenons au chapitre consacré à l'Interféron pégylé qui, en combinaison avec la Ribavirine, et selon les premiers résultats " officieux ", offre un taux de réponses soutenues aux environs des 60%, ce qui est une avancée non négligeable dans la lutte contre le VHC. Naturellement, ces chiffres ne peuvent être pris en considération car l'échantillon des patients traités est encore trop limité. Quelques mois seront encore nécessaires pour que des chiffres sérieux puissent être publiés.

 

La trithérapie

Depuis peu, on utilise un troisième anti-viral: l'amantadine. La tri-thérapie est surtout proposée aux patients rechuteurs ou non-répondeurs à la bi-thérapie. Les études sur la trithérapie ont également permis de se rendre compte que la longueur du traitement est plus importante que le dosage d'interféron lui-même. On a pu remarqué également que certains patients répondaient après six mois de traitement seulement alors qu'auparavent, le traitement était généralement interrompu en cas d'absence de réponse dans les trois mois. Désormais les traitements seront donc maintenus au moins six mois avant qu'une décision d'interruption pour absence de réponse soit prise.

 

 

 

 

  • Vues : 1100